samedi 24 février 2024

Satisfactions & Pissing Fun

1964 a appartenu aux Beatles. Ils ont conquis le monde entier. Si Bob Dylan avait charmé l'Amérique et une partie du monde, un an avant, l'Europe répondait l'année suivante par 4 garçons tant dans le vent qu'ils réjouiraient de 7 à 77 ans. 

Et si cette collective hystérie vous irritait, si vous les trouviez trop propres ou rassembleur Paul, John, George & Ringo, vous aviez les 5 garçons de ruelle, qui ne voulait pas simplement vous prendre la main, mais carrément vous faire l'amour. Pour une version d'album lancée aux États-Unis, qu'on appellera Now! , on reprend des morceaux de l'album #2, et 4 compositions Jagger/Richards. Une de celle-ci, Heart of Stone avait été lancée en single fin 1964. Aux États-Unis seulement. Afin de tester le marché La face B est aussi une composition Jagger/Richards. Mais c'est le single arrangé de Brian Jones, avec en face B une autre compo Jagger/Richards, qui attire l'attention. Une attention nichée dans le blues. 

Pour l'album Now!, lancé aux intimidants Américains, Andrew Loog Oldham, mal avisé, devient agressif pour des États-Unis qu'il considère comme tels. 

Il fait imprimer sur les pochettes la notice suivante :Ceci comprend le nouvel album DES STONES. Plonger dans vos poches afin de trouver le bidou pour acheter ce disque aux mots sophistiqués et groovy. Si vous n'avez pas le blé, renverser l'aveugle pour lui subtiliser son pécule, volez lui son portefeuille et une fois que vous avez le moton, félicitations ! placer les sous là dessus, ce sera un autre de vendu !

Ce n'est pas drôle, ni cool, c'est même plutôt crétin. Oldham manque de jugement. On tente de faire retirer les copies qui ont cette inscription incitant au crime mais sans succès complet. Plusieurs copies auront cette adolescenterie sur le derrière de la pochette. En janvier, on fait une tournée de 6 spectacles en Irlande. 2 Spectacles à Dublin. Belfast & Cork. Jusqu'à la mi février, on fait l'Australie, la Nouvelle-Zélande et Singapour. 36 shows. Qu'on le veuille ou non, on a pas le choix de jouer de manière cohésive sur scène. Keith est particulièrement impressionnant, passant beaucoup de temps sur son instrument et restant à l'écoute de tous les autres autour. Ça lui servira toujours dans une dynamique de groupe assez rare où la direction musicale, sur scène, allait partir du guitariste, alors qu'à 95%, la base et la batterie sont la source du rythme d'un band.  

On fait une première tournée britannique en mars, 28 shows. Les Beatles ont encore la chanson la plus populaire du moment. Les Stones doivent frapper un grand coup. Leur album atteint le 5ème position aux États-Unis, mais ils n'ont pas de She Loves You, Please Please Me ou de I Wanna Hold Your Hand. Comme Little Red Rooster était principalement Brian, Oldham, qui ne veut pas du leadership de Jones, lance pour le band le single de The Last Time. Ce qui est d'une suprême ironie puisqu'effectivement, ce sera la dernière fois que Jones sera la source d'un succès du band. Comme pour bien enterrer son influence, la face B est une autre composition Jagger/Richards. Si prisée qu'elle se classe aussi dans les palamarès. La chanson de la Face A se classe #2 en Irlande, mais ça reste gênant. Quiconque de bien informé reconnait les Staple Singers. Au terme des dates Britanniques, un incident survient.

Bill Wyman, Mick Jagger et Brian Jones sont avec des filles dans la même Jaguar noire qui s'arrête à une station service de Londres. Bill a besoin d'uriner. Mais l'homme de la station service refuse d'honorer les demandes de ces hippies dévergondés. Ils choisissent donc de tous trois uriner dehors, contre les murs de la station service et de quitter en faisant un doigt d'honneur au conservateur monsieur. Une plainte est aussitôt faite à la police et le lendemain, les trois paradent au poste de police. Ils auront tous trois une ammende de 5 livres sterling et on étouffe l'affaire rapidement. 


Fin mars, on fait 6 spectacles au Denmark et 5 en Suède. Puis trois spectacles à L'Olympia de Paris. En avril, on commence à l'Aréna Maurice Richard, de
Montréal, une première tournée en Amérique qui comprend des dates canadiennes. 24 spectacles, jusqu'au 29 mai. On passe chez Ed Sullivan aussi

Mais au 10ème, à Clearwater, en Floride. Keith s'enregistre au lit la nuit avec une idée d'accords. Mick a écrit des paroles et a une sorte d'air en tête aussi. On vient de créer Satisfaction. Le lendemain du spectacle de Chicago, on entre en studio pour enregistrer ce que c'est devenu depuis 4 jours. Richards aimerait beaucoup remplacer la guitare fuzz par des cuivres. Mais tous les autres aiment ça comme ça. On précipite le 45 tours. Sa face B reste un de mes morceaux préférés du band. On pense avoir son grand coup. On ne se trompe pas.

La guitare Gibson avec fuzzbox tombera en rupture de stock avant Noël dans les magasins. La chanson est #1 en Australie, Autriche, Finlande, Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Afrique du Sud, Suède, en Angleterre et aux États-Unis. On passe de miroir déformant des Beatles à band presqu'aussi immense. On est 7 sur le morceau. En plus du band officiel, Ian Stewart est bien entendu au piano, et Jack Nitszche est à l'orgue et au tambourin. L'impact est majeur sur les foules de la troisième vague de concert en Europe. On fait l'Écosse, le Danemark, la Finlande, la Suède devant des salles extrêmement pleines animées comme en Amérique du Nord. 

Un nouvel album est lancé simultanément aux États-Unis et en Europe comprenant principalement des reprises blues, mais aussi 50% de compositions Jagger/Richards. En raison de (I Can't Get No) Satisfaction, l'album se classera #2 au Royaume-Uni, mais #1, aux États-Unis. Les pochettes sont révélatrices. Sur la version UK, Brian Jones, de plus en plus bois mort, est plus bas que tous les autres. Sur la version US, on le voit à peine dans un coin. 

On pousse pour battre le fer pendant qu'il est chaud et on veut un autre single. Mick pense qu'on devrait faire suivre avec une ballade. Pour leur montrer de la versatilité.  On repasse par Los Angeles où on avait mixé Satisfaction. Mick a des paroles du genre "cesse de me harceler" d'aliénation post-adolescente, de monde adulte trop ordonné, encore plus aux USA, trop conservateur, et qu'il voudrait brasser. Il écrit du point de vue de l'Étatsunien a secouer dans sa tranquilité par les jeunes de son espèce, mais aussi par réponse à Oldham et la compagnie de disque que les harcèlent pour un Satisfaction part 2

Keith trouve le riff, Charlie joue le même 4/4 toute la chanson, Brian double le riff de Keith et le seconde, le rythme est un excellent petite frère indiscipliné de Satisfaction, qui donne l'impression que déjà, les Stones veulent la paix d'une célébrité naissante. Cette célébrité arrive effectivement vite et on trace la ligne de ses limites. Non, ce single ne sera d'aucun album studio. On est pas fier de la production fait à la va-vite d'Oldham. Mais le morceau fait mouche et sera #1 aux États-Unis comme au Canada.  

En Irlande, on refait Dublin et Belfast en septembre. Du 11 au 17, c'est en Allemagne qu'on sévit. Puis du 24 septembre au 17 octobre on fait 24 dates et deux spectacles par jour. 48 performances. 

Pour l'Amérique du Nord, tournée encore commencée à Montréal, ils feront 30 dates, 48 spectacles en 36 villes. Apprennent à enter en symbiose ensemble sur scène. De passage au Canada, à CBC on pose la question "Est-ce que vous laisseriez votre fille marier un Rolling Stones ?".

Une traduction de "Ce style de vie, ce style de look, ce style d'attitude, est-ce acceptable ?"

Pour Noël, Get Off of My Cloud est quand même placée sur un disque qui paraîtra pour Noël. La plupart des morceaux existaient déjà ailleurs sur des albums en spectacle ou en single et en Face B. Leur version d'As Tears Go By sera single. C'est la ballade que voulait faire suivre Mick après Satisfaction. Marianne Faithfull en a fait un #2 au Canada. Les Stones en feront un #1 au Canada. 

Les Stones dérangent simplement parce qu'ils existent. À Cork, en Irlande, Brian se fait sortir d'un magasin de friperies quand son propriétaire le prend par les couilles pour le mettre dehors. Simplement parce qu'ils ont les cheveux longs. Les Stones choisissent alors de pisser sur le linge qu'il a à vendre et de fuir les lieux. Ils ont la pisse toujours prête à dégainer. 

Du 3 au 8 décembre, on tricote et enregistre 6 morceaux pour un prochain album. Puisque Jagger et Richards travaillent étroitement et ne font pas complètement de place à Jones, qui s'absente souvent de toute manière et n'a pas du tout la même éthique de travail, celui-ci travaille plus avec Wyman, ce qui plait à ce dernier. Valorisé. On commence une chanson de 2 minutes et demi, mais, inspiré de Dylan, Keith étire le morceau. Brian harmonise à l'harmonica. Bill et Charlie sont soldats au rendez-vous, puis Mick ne lâche pas le micro. On brise le 10 minutes. Stu pianote. Ce qui sera étouffé par Oldham à la production. Le 5 décembre, Keith & Brian sont dans un party chez Ken Kelsey, The Acid Test Party où Kelsey fait tester du LSD (qu'il avait testé, cobaye, pour le pays). 

 Keith et Mick sentent beaucoup de pression, Jones ne fait pas grand chose. Keith joue toutes les parties que devaient jouer à la guitare. Brian travaille comme si ils avaient 4 à 6 mois pour sortir quelque chose alors qu'au contraire, on s'attend à de la création, de l'enregistrement, du mixage et de la mise en marché aux 10 jours. 

Les Beatles réussissent comme ça.

Du 9 au 27 décembre, Mick et sa copine Chrissie Schrimpton sont en vacances en Jamaïque. Mais peu à peu le torchon brûle entre les deux. Brian a pour copine Anita Pallenberg. Linda Lawrence et son fils sont abandonnés comme il se sent abandonné lui-même dans son band. Une immaturité est en place. Ils y passent leurs vacances et sont en partie dans les îles Vierges et à New York, là où ils fréquentent Bob Dylan. Keith Richards a pour copine Linda Keith, avec laquelle il passe du temps à Los Angeles. 

On met un terme à une fameuse année. On pourra vivre de sa passion. Année de satisfactions. 

Le 18 décembre, jour des 22 ans de Keith, Andrew Loog Oldham, surexcité, annonce que les Stones seront d'un film l'an prochain. Rien n'est moins certain.

 Les Stones sont du spectacle du 31 décembre pour la BBC et voté par le magazine New Musical Express comme le band préféré de l'année.  

 On commence 1966, superstars. 

samedi 17 février 2024

Fracture

L'énergie d'Andrew Loog Oldham a vite fait place à une petite dépression qu'il ira soigner à Paris. 

Laissant Brian Jones piloter la production de I Wanna be Your Man. Brian a donc doublé des parties de la voix de Mick et monter le son de sa propre guitare au mix final. Il ne sera pas étonnant qu'à son retour, et dans le futur, Oldham ait eu le réflexe de faire le contraire. Baisser les sons issus de Jones. Comme il l'avait fait pour le piano de Stu. 

Le côté agressif des Stones impressionne. Mick attire beaucoup l'attention mais on comprend que Jones est l'architecte du son bluesy et près des Beatles tout en restant nettement différent. La tournée de 1963 avec Bo Diddley est tout simplement folle. Les Beatles étaient les génies sorties de la bouteille, un génie qui ne retournerait jamais plus dans la bouteille. Les Rolling Stones sortaient de la fumée laissée derrière. Le ying et le yang de leurs sons pouvait fonctionner. Et il semble qu'une génération entière attendait des gens de leur âge leur proposer du fun de leur âge. 

Peut-être est-ce en raison de la rivalité qui se trouvait entre Mick Jagger et le chanteur des Animals, Eric Burdon, ce dernier se lie naturellement d'amitié avec Brian Jones, de loin le leader de son point de vue, et celui avec lequel il s'amuse en écoutant Howlin' Wolf, Elmore James, mais surtout, courant les filles de la même manière. Burdon sera aussi son partenaire de consommation de drogue dans le futur.

La camaraderie est encore teintée de sombre quand Stu découvre que Jones gagne 5 livres sterling de plus que les autres. Oldham, en campagne contre Easton depuis toujours de toute manière, blâmera Easton d'avoir une entente secrète avec BJ. Leur ami James Pheldge (qui n'avait aucun intérêt politique pouvant marquer ses propos) dira avoir bien vu qu'après la découverte de ce 5 Livres Sterling de plus, plus personne du band n'était vraiment ami de Brian. Oldham, n'ayant pas un grand pas à faire pour se trouver parmi les anti-Brian. 

Le lent déclin de Brian Jones commence par 5 Livres Sterling. À partir de maintenant. Jones sera sur les talons de la trinité Jagger-Oldham-Richards. Quiconque a déjà été dans un band peut comprendre la niveau de haine refoulée quand un sentiment de trahison, dans ce qu'on croyait une unité en train de se souder, est vécue. Ça peut même devenir irrationnel dans la jeune vingtaine. Nos éducations pseudo-chrétiennes nous ont dit que nous devenons de meilleures personnes après l'adversité. Ce n'est pas toujours vrai.  Quand les Stones offrent sous le couvert de l'anonymat un jingle pour Kellog's et que Jones est inscrit comme unique auteur, Mick, Keith, Bill & Charlie crient au loup. 

Nankering est un jargon britannique voulant dire se moquer des gens qui ne sont pas de la clique. Souvent au détriment d'un membre de la clique. Brian Jones sera cible facile pour le nankering. En Québécois, ça pourrait se traduire par niaiser. Faire des niaiseries. Déconner entre amis.

Début 64, le succès de la tournée avec Bo Diddley se prolonge et le band est quand même dans un cocktail d'excitation et d'adrénaline. La foule, pas tellement plus basse que leurs scènes, peut-être même parfois au même niveau, envahit celle-ci assez fréquemment et il n'y a rien que les gars ne peuvent faire pour les empêcher. Sinon baisser leur intensité ce qu'il n'ont aucunement envie de faire. Brian, Mick et Bill compétitionnent entre eux pour se dénicher des copines spectacle après spectacle. Tandis qu'Oldham, qui craquait pour Mick, est maintenant très intéressé par le comportement sexuellement ambigüe de Jet Harris, artiste en tournée avec eux. qui se promène parfois nu devant tout le monde. Brian, naturellement exclu de ses propres partenaires musicaux, se tient davantage avec les autres artistes de la tournée. S'ostracise en même temps. 

À la fin d'une troisième vague de tournée on débute les sessions d'enregistrements à Londres pour un premier album. On prendra 5 jours pour l'enregistrer dans le petit studio Regent. 12 morceaux et seulement 3 composés par eux. On enregistre Bobby Troup, agressivement, on veut juste faire l'amour sur un air de Willie Dixon, on joue Jimmy Reed, Elias McDaniel, Slim Harpo, Chuck Berry, Marvin Gaye, Gene Allison et Rufus Thomas.

Les trois autres chansons sont signées Nanker Pheldge, Nanker Pheldge/Phil Spector et Jagger/Richards. Elle sont germes d'un futur proche. Nanker pour leurs sport favori, entre amis, et Pheldge pour leur ami James. Mais surtout pour des droits d'auteurs collectifs comprenant même Andrew Loog Oldham. On utilisera ce nom porte-manteau encore un an. Souvent, c'est aussi parce qu'on a tant emprunté d'un morceau connu d'un autre artiste qu'on veut déguiser les bandits. Peupler la clique anarchique. Phil Spector co-écrit avec le band et y joue des maracas pour un morceau. Le nom Nanker Pheldge comprend 7 personnalités touchant des royautés: Jagger/Richards/Jones/Wyman/Watts/Stewart/Oldham. Le nom sera réutilisé dans les deux dernières années des années 60. 

Mais le vrai filon, c'est la composition Jagger/Richards. Moins blues. Plus près du son de Mersey. Ce sera un de mes morceaux préférés du band quand je les découvre vers mes 14-15 ans. Oldham trouve aussi fort intéressant que ces deux-là s'intéressent à la création originale. 

Au printemps 1964, les Beatles sont consacrés par le film et l'album A Hard Day's Night. Les personnalités des Fab Four sont établies clairement. On fera la même chose avec les Stones à l'écrit. Jagger est le gars des affaires de la London School of Economics, Keith est le gentil garçon aux airs farouches, Bill le tranquille sinon plate, Charlie le classy jazzboy, Brian le cool blondinet mais aussi le visionnaire. Cet album, c'est sa déclaration de validité sociale. De blues, et du succès si possible sans compromettre son intégrité. 

Dans la version lancée aux États-Unis, on remplace Mona (I Need You Baby) par une chanson de Buddy Holly qui sera le premier single. Tell Me sera le second. On remarque avec intérêt. Surtout l'impact sur le public en tournée. 

Lancé en juin, le magazine New Musical Express soulage Brian en disant que ce premier album est absolument formidable. Seul, Brian court les micros pour parler de sa vision. Un rare confident et ami de Brian est le photographe Nicky Wright, qui fera la pochette selon ce qu'il sent du band. Brian, plus facile à voir, en blanc, sans veston, Mick, plus loin et plus sombre, qui lui fait dos. Les 3 autres plus loin derrière. Mais une chose reste claire. 

Tout le monde lui fait dos. 

Métaphore criante des 5 prochaines années. Ironiquement, rien ne plaisait à Brian qui visait la perfection. Il n'était jamais satisfait.

Ça donnerait des idées dans un an à ceux qui l'effacerait du leadership du groupe.

Le génie d'Oldham ne sera pas seulement d'avoir enfermé Jagger & Richards les forçant à composer Satisfaction. Ce sera surtout de vendre le duo créatif Jagger/Richards, placé en parallèle du duo créatif Lennon/McCartney et de les rendre frères cosmiques. "Rivaux".

Oldham fait la rencontre "d'une belle blonde aux gros seins" et la signe pour qu'elle soit chanteuse de sa voix de fumeuse. Il demande un morceau à Jagger/Richards. Jagger compose les paroles, Keith trouve la mélodie, avec le musicien de session Big Jim Sullivan, on fignole le reste. Oldham produit et ajoute les arrangements de musique classique. La chanson s'appelle comme celle de Dooley Wilson dans le film Casablanca, mais Oldham fera changer le Time par Tears,  La chanson doit être unique.

Sur la version que les Stones enregistreront, réalisant le succès de Marianne avec ce morceau, les arrangements seront de Mike Leander. Les Stones visitent les États-Unis pour la première fois, et en conférence de presse, on les méprise un peu en posant comme première question "Do you ever wash?"

Brian lève son bras et lui demande à son tour "Wanna Smell ?". Dean Martin fait rire tout le monde à la télévision en disant qu'ils n'ont pas les cheveux longs, ils n'ont que de plus petits fronts. De passage là-bas on réalise un rêve en enregistrant dans un studio de Chicago une reprise de The Valentinos, suggérée par le DJ Étatsunien Murray the K, et une reprise d'Irma Thomas

Pour ce dernier morceau, Brian, qui trompe Linda Lawrence, enceinte, avec Dawn Molloy, apprend de quelqu'un d'autre que le reste du band est en studio. Il s'y rend pour voir une note lui étant adressée disant "voici les moments où tu dois y placer ton apport". Il prend très mal cette manière de faire. Mais comme toujours, n'en parlera pas aux principaux intéressés. Mick aime prendre des décisions, Brian les fuit, boit de plus en plus et s'auto-détruit en s'intoxicant avec de la drogue. 

En octobre, on retourne aux États-Unis avec une performance au Ed Sullivan Show. Sur les traces des Beatles, toujours. 

Mais le vrai rite de passage survient le 29 octobre suivant. Ils doivent jouer après James Brown. Qui est rien de moins que sensationnel. Mick est l'élève le plus studieux de ce qu'il vient de voir de Brown. Lui qui bougeait peu au micro, lui volera tous ses gestes sur scène. La foule réagit immensément à Brown et les Stones doivent suivre. Oldham comprend qu'ils ne seront pas à la hauteur. À moins de retarder leur arrivée. Ils font semblant qu'il y a bris d'équipement, le temps de faire redescendre l'adrénaline que Brown à fait pomper. Ça fonctionne. Jagger et Jones arrivent sur scène en sautant, ce qui surprend, Jagger danse comme James Brown et ce, pour le restant de sa carrière, et Jones tourne le dos au public, ce qui est si baveux que toutes les filles le trouvent encore plus beau malgré de plus en plus lourdes poches sous les yeux. 

On a enregistré le second album qui ne comprend que 3 morceaux des Stones sur 12. On bat le fer pendant qu'il est chaud conscient qu'on reprend plus qu'on ne propose de chansons. Aux États-Unis, un mini-album est agrémenté de nouveau matériel, 7 nouvelles pièces, ce qui fait un second album en 1964, pour l'Amérique, en Novembre, d'une douzaine de chansons

On traine à L.A. et Brian s'isole davantage avec Tony Basil, pas encore chorégraphe/chanteuse, mais très jeune et jolie, Dennis Hopper, Dean Stockwell, Jack Nitzsche ou Wallace Breman.  Brian écoute Glenn Gould, du jazz, discute culture avec eux. Il se rapproche d'autres univers pour s'éloigner du monde des Stones. Qui ne semble plus le sien.

Tombant malade d'épuisement d'un train de vie qui l'auto-détruisait, il est traité à l'hôpital de Chicago et manque 4 spectacles dès novembre. Ostracisé par lui-même, encore. Seconde fois qu'il n'est pas avec le band en peu de temps. Stu trace une ligne ici dans sa relation avec lui. Il l'endurera, c'est tout. Brian est capitaine d'un bateau qu'il voudrait sien, mais a trop souvent le mal de mer à son goût.

Une chanson d'Howlin' Wolf, composée par Willie Dixon, que Sam Cooke vient de chanter il y a à peine un an, qui était largement guidée par Jones, deviendra un surprenant #1 pour les Rolling Stones, au Royaume-Uni. 

Bouée de sauvetage pour Brian.

Brian, le créateur, n'est peut-être pas encore le leader qu'on a tassé.

Mais c'était probablement la dernière fois. Ce qui inspirera aussi Keith et Mick, reprenant la barre du navire.

Dans peu de temps. Maintenant on their side

samedi 10 février 2024

Les Mauvais Garçons

Eric Easton sera éventuellement cavalièrement écarté de l'histoire des Rolling Stones, d'abord par le prédateur Andrew Loog Oldham, qui ne manquait pas une occasion pour le rabaisser face aux autres, en son absence, puis par Allen Klein, plus tard. Mais il était capital dans la signature des Rolling Stones dont on ramènera le "G". Oldham était énergie, Easton, expérience. Il était argent et connaissances, Oldham était organique et visionnaire. Easton était calme, froid, efficace, Andrew, caractériel, énergique et prétendait connaitre les jeunes et les artistes, se considérant un des leurs. Il était d'ailleurs plus jeune que tous les Rolling Stones.

La combinaison de ce ying et de ce yang faisaient d'eux deux une gérance beaucoup plus solide que les deux, si ils avaient été seuls à le faire, séparément. 

Mais si Loog Oldham pouvait être tranchant, Brian Jones était semblable. L'engagement avec le tenancier de club Giorgio Gomelsky ne tenait plus. Il était énergie lui aussi, mais pas complètement gérant. Ni très concentré sur la chose. Même si il sera bientôt gérant des Yardbirds. Gomeslky devenait le premier ami sacrifié pour le bien des Stones, mais ne serait nettement pas le dernier.

Brian était le plus enthousiaste sur la nouvelle gérance, Keith se concentrait davantage sur la musique et Mick suivait toujours des cours de la London School of Economics. Oldham et Jones partageaient le même type d'ambition et de narcissisme. Une chose qui unit étrangement tous les Stones et Oldham, sont les mauvais garçons. Posh boys fascinated by gangsters dira un de leur premier styliste. 

Malgré toute son inconsistance Andrew Loog Oldham arrivait, armé d'un enregistrement du band studio et d'un autre en spectacle, à vendre et présenter les Stones comme ses Beatles à lui. Dick Rowe, l'homme que l'histoire retiendra comme celui qui avait refusé les Beatles, voit Love Me Do cartonner partout sur terre, il ne ratera pas son coup deux fois. Il les signe pour un album. Oldham, enthousiaste et agressif négociateur réussit à convaincre Rowe que c'est lui qui produira ce premier album. Mais si ALO a une excellente oreille pour développer son flair, en studio, il ne connait rien à rien. 

La version de Come On enregistrée de Glyn Johns sera différente de la sienne. Johns y met plus de piano. ALO étouffe l'instrument de Ian Stewart. Déjà, Oldham a décidé que Stu est un joueur de trop dans le band, avec la tête du gars qui ne cadre pas dans la photo. Les versions varient sur comment la nouvelle a été livrée à Ian Stewart mais Oldham veut lui dire qu'il ne devrait plus compter dans les photos du band. 

La version la plus fréquente est celle disant que la tâche avait été confiée à Keith & Brian de lui annoncer, ce qui était impossible pour Brian qui avait fondé le band avec lui, mais qu'ils ont tant tardé à le faire qu'Oldham a fini par brutalement lui annoncer lui-même. Andrew vendait du sexe et ne voyait nullement un géant à la coupe des années 50 et au menton de Fred Caillou faire le travail. De plus, il se servit de l'argument que 6 têtes sur scène, c'est beaucoup trop pour un public. Mais qu'on aurait toujours besoin de son piano. 

Stu l'aurait pris de manière assez molle. Mais ça ne fait aucun doute qu'il en était blessé. Il était sans vanité et sans ego. Mais il était évident que parfois, sur le côté, la tristesse venait l'habiter. Et de l'intérieur, il devait bouillir. Brian avait beau lui dire "Ne t'inquiètes pas, tu auras toujours le 6ème de ce qu'on gagnera quand même" Brian ne tenait jamais ses promesses. Les mères de ses enfants le savaient déjà trop, aussi. On offre aussi le travail de gérant de tournée à Stu, ce qu'il fera avec application, zéle et humour. Un humour qui ne sera jamais dirigé pour Brian que Stu déteste en silence. Oldham, davantage. Même si Mick se trouve probablement secret derrière la décision de l'écarter. Jagger trouvait aussi qu'un band de 6 se présentait mal sur scène. Et payait nettement moins. On voyait le mal en Brian assez ouvertement. Mick était meilleur mauvais garçon. Le restera toujours.

En très peu de temps, Oldham a fait tomber Glyn Johns, Giorgio Gomelsky et maintenant Ian Stewart. L'été 1963 devient subtilement plus sombre. Une première présence à la télévision à Thank Your Lucky Stars fait hurler John Lennon qui s'écriera "Mais que font-ils en manteaux de tweed, cravates et chemises alors qu'on les voyait tout le temps en jeans et en t-shirts ?". Si le look ne convainc pas, le son le fait. Le 11 août suivant, au National Jazz & Blues Festival, le momentum est définitivement installé. Et l'idée surfaite que Oldham est celui qui voulaient les présenter en mauvais garçons, comparés aux Beatles, est un peu fausse. Brian et Keith sont ceux qui, bien que prétendument chics, travestissent le linge qu'ils ont sur le dos en guenilles leur permettant de mieux jouer de leurs instruments. Ils dénouent le noeud de leurs cravates juste assez avant chaque spectacle pour donner l'impression qu'ils viennent de se battre.

Bad boys.

L'attitude reste celle des hors-la-loi. Pour toujours. Au festival de Jazz & Blues, le clivage semble absolu. Le jazz serait la musique du passé et ce style marginal attirant tous les jeunes, provoquant de files interminables et avec ces jeunes filles poussant des cris hystériques, serait le futur. 

Immédiat. 

Deux semaines plus tard, ils sont encore à la télévision à Ready Steady Go ! Mick, toujours étudiant de la LSE, choisissant de ne pas se réinscrire seulement en septembre. 

Brian, Keith & James Pheldge, un ami commun avec lequel ils s'amusent beaucoup, habitent tous l'appartement malpropre d'Edith Grove. Quand tout le monde quitte Edith Grove, de l'avis de leurs amis d'alors, ça se brise et retombe mal. 

Ou plutôt bien, c'est selon.

Brian emménage avec Linda Lawrence chez les parents de cette dernière. Savoure une vie de famille qu'il ne connaissait pas chez lui. Une curiosité sur sa musique de la part des parents de Linda, des encouragements. Il emprunte même du linge au frère de Linda, parfois. Mick & Keith se trouvent un appartement ensemble dans le Nord de Londres. Oldham reste avec sa mère avec laquelle il a tant une relation tendue qu'il demandera à Mick & Keith si il peut habiter avec eux. Brian ne réalise aucunement qu'une passation des pouvoirs se dessinait. Ce qui ne manque pas à l'attention de James Pheldge qui lui, est resté à Edith Grove, mais reste dans l'entourage du band. Il voit bien que ALO se tourne davantage vers Mick & Keith et que Brian est de moins en moins leader de vision claire. 

Brian est nettement superficiel et se shampoinne obsessivement les cheveux ayant compris que c'est un atout majeur de sa présentation. Le linge est aussi d'une importance capitale. Et ses premiers problèmes de santé se pointent quand il manque 2 spectacles parce qu'il a développé des démangeaisons de peau qui le "défigurent". La santé fragile de Brian sera constante. Il avait été sacrifié de l'équipe de cricket scolaire pour ses problèmes d'asthme trop graves, Bill Wyman pense qu'il souffrait aussi légèrement d'épilepsie, ce qui semble confirmé d'après plusieurs signes, mais qui ne le sera jamais de son vivant. Il était aussi probable bipolaire. Brian détestait sa condition. Il avait confessé à Linda qu'il ne vivrait probablement pas passé 30 ans, à ce rythme. Le con. Se la jouant à Nostradamus. 

Le succès de Come On est modeste mais il est bien là. Il y a momentum et petites vagues. Arrive la fin de 1963. Il faudra faire suivre avec autre chose. 

Croisant Paul McCartney et John Lennon en train de marcher sur la rue, Mick & Keith passent en voiture et remarquent McCartney/Lennon sur la rue, leur lancent un cri. John s'impose dans leur bolide pour faire un tour de voiture avec eux. Paul suit. Mick & Keith leur confessent qu'ils ont besoin d'une nouvelle chanson. On leur suggère "la chanson de Ringo", une chanson que Paul avait commencé pour que Ringo la chante, puis que Lennon et McCartney ont terminé dans un club de Londres, sous les yeux épatés de Mick & Keith. Quand Brian y ajoute sa slide guitar, que Mick se la joue Bo Diddley/Elmore James. On a notre prochain single. Et on est associé, du moins par les auteurs du morceau, à un groupe qui est en voie de dominer le monde musical.

On rend plus sale quelque chose de livré plus propre

Sauce Rolling Stones.

Parce qu'ont est des mauvais garçons. 

samedi 3 février 2024

Andrew Loog Oldham

Né le 29 janvier 1944, d'un père militaire tué en vol quelques mois avant sa naissance, et d'une mère d'origine australienne infirmière et opératrice de comptomètre, ancêtre de la calculatrice, Andrew fréquente une école pour garçons, ce qui, à la puberté, lui fait connaître ses première expériences sexuelles avec ce qui est disponible alors: les garçons. Il passe ses étés adolescents à faire le guide pour les touristes dans la France des années 50. 
Il sera aussi, en quelque sorte, reconnu comme guide par l'histoire. 

Dans les années 60 de Londres naissantes, il découvre les cafés de Soho, et la culture pop qui y grouille, devenant assistant du designer John Stephen sur Carnaby Street. Il sera plus tard, assistant pour Mary Quant qui fait ses débuts comme designer de mode. Par contacts, il devient pigiste et publiciste pour certains contrats pour des artistes musicaux. Joe Meek, le premier. Pour faire la promotion de Bob Dylan lors de son premier passage au Royaume-Uni, en 1963. Puis, Brian Epstein, gérant des émergents Beatles lui demande des petites choses pour ses clients. 

Un ami journaliste parle à Andrew de cette grouillante scène  R & B qui nait de plusieurs pubs de Londres. Les jeunes s'y retrouvent et s'y amusent et des groupes amateurs y font des spectacles assez intéressants selon lui, il lui suggère d'aller voir ce qui s'y passe. Oldham prend le tout très à la légère, mais s'y rend quand même. Giorgio Gomelsky est celui qui représente les Rollin' Stones, mais il le fait non officiellement, sans accréditation ni rien. 

Oldham se fraie un chemin dans les coulisses avant le spectacle et croise Jagger et Chrissie Schrimpton, sa copine du moment, en train de s'engueuler. Mick lui jette un regard de dédain qu'il soit témoin de leur engueulade. Oldham est tout de suite charmé. 

Oldham ne connait du Rythm n' Blues qu'Elvis. Dans cette foule, il ne voit que des jeunes. Qui savent à quoi s'attendre. Qui suivent ce band depuis plusieurs spectacles car ils/elles connaissent les chansons. Public et artistes sur scène ne font qu'un. Oldham est encore plus charmé. 3 sont accotés sur le mur, nonchalants, Keith, Stu, Brian. Mick est droit comme un bâton au micro mais dégage le soul d'un chanteur noir. Wyman tiens son instrument très haut comme une contrebasse et lui parait médiéval. Charlie est le seul qui ne soit pas en bras de chemise. Celle-ci lui est boutonnée jusqu'au cou et il porte veston et cravate. Il est très sérieux face à ce public qui frise l'hystérie. Il semble être AVEC les Rollin' Stones, mais ne pas en faire partie. Semble avoir été arraché à un band de jazz plus sérieux que ces poilus. Un gentleman parmi le vagabonds. 

Au piano et au maracas, déjà fatigant pour l'oeil d'Andrew, Ian Stewart dont il trouve qu'il a le torse de Popeye, la mâchoire de William Bendix, la coupe de cheveux de Ray Danton, mais ratée. Déjà, Oldham trouve qu'il bouge mal et ne cadre pas sur scène avec les 5 autres. Brian et Keith jouent tant en symbiose qu' il ne devient pas facile de savoir tout de suite qui joue quoi. Fluidité que Keith raffinera toute sa vie. Brian est celui qui scrute la foule comme un jaguar sorti de la jungle. Wyman, derrière, fait la même chose et le fera toute sa carrière, se choisissant une fille avec qui coucher après le spectacle. 
Le fera toute sa carrière.

Oldham adore ce qu'il voit et entend. Une réponse aux Beatles qui commencent à inonder le monde de leurs personnalités et leurs sons. Ils sont tous plus vieux que lui. Ça l'intimide. Il se prend vite un "assistant" en Eric Easton, il ne veut pas affronter ça tout seul. Mais Easton est nettement plus expérimenté que lui. Oldham était aux côtés de Brian Epstein quand le ciel s'est ouvert laissant sortir les Beatles, mais Andrew n'y était que témoin de la chose, alors que maintenant il a la chance d'être au coeur de ce qu'il sentait faire vibrer les jeunes tout autant: un ouragan. 

Le Crawdaddy Club est l'arène des Rollin' Stones, leur royaume. Et Oldham se trouve au milieu d'un public qui jouit autant qu'on le fait pour les Beatles. Il choisit de ne pas les rencontrer tout de suite. Il doit absorber le merveilleux qui vient de l'habiter. Se construire le personnage qui va les approcher aussi. Il a plusieurs obstacles. Pour signer un band, il faut être agent. Pour être agent il faut avoir un permis pour le devenir. Il fallait une licence du London County Council et pour ça, il faut avoir 21 ans. ALO en a 19. Il faut aussi avoir un siège social. Oldham est loin de tout ça. 

Il a demande conseil à Brian Epstein, avec lequel il travaille, lui offre sa démission comme pigiste pour lui et a le culot de lui demander si Epstein veut travailler avec lui pour les Rollin' Stones. Epstein ne le rappellera pas là-dessus. Il lui souhaite bonne chance. Oldham retourne voir les Stones avec Eric, cette fois. Toujours très enthousiasmés mais maintenant deux à se motiver à l'être. Eric Easton est plus qu'un assistant, il est associé, mais surtout, agent. George Harrison qui se rend voir le groupe en spectacle au moins deux fois aide à convaincre que c'est un band à prendre au sérieux. 

Après un spectacle qu'il voit avec Eric, ALO se rend sur scène et de demande à Charlie Watts qui est le leader du groupe. Watts pointe vers Brian Jones. Eric dit à Jones qu'il aimerait devenir leur agent et présente Oldham comme un gars qui a travaillé avec les Beatles. Jones et eux acceptent de se reparler d'ici deux jours.

Deux jours plus tard, Jones & Jagger s'assoient dans le bureau d'Easton avec Oldham. On leur parle du devoir de représentation que ceux-ci veulent faire pour eux. Ils ne promettent rien, mais disent vouloir bien essayer. Jones ne comprend pas encore qu'il fait entrer dans la bergerie celui qui le tassera dans le coin.

Déjà, Oldham n'a de yeux que pour Jagger. 

Gomelsky enterre son père le soir où ALO et Easton rencontrent les Stones après leur spectacle. Il se fait doubler par Oldham et Easton car rien n'est signé avec lui. Oldham et Easton leur font une offre. Qui comprend la supervision et le contrôle de ce qui serait enregistré en studio. 25% des revenus et les agents paient les frais de studios. Le reste à eux. Contrat de 3 ans. Brian Jones vient le signer seul mais confesse quelque chose.

 

Trois mois avant, Jones avait signé un contrat avec IBC Studios. Ceux-ci avaient offert du temps de studio gratuit et les efforts du producteur Glyn Johns et en retour se gardait un option de 6 mois, jusqu'en juin sur les droits du matériel, les garder pour vrai et investir sur eux. On avait offert un démo de 5 chansons à toutes les étiquettes, mais sans succès. Les parents de Brian Jones entrent alors en scène et paient la sortie de ce contrat de IBC Studios.  Glyn Johns se sent trahi et poignardé dans le dos. Jure ne plus vouloir entendre parler d'eux. Se ravisera dans le futur. Dans seulement 3 ans même.

Decca, qui avait refusé les Beatles, est la cible pour Oldham qui présente ce que le band a à offrir en disant qu'il a travaillé pour les Beatles, qu'il ne peuvent pas refuser l'impact des Beatles deux fois. Ça suffit pour qu'ils leur offrent un contrat de disque.

Le 7 juin 1963,  un premier single est lancé. Une reprise de Chuck Berry. Sur la Face B on reprend Willie Dixon chanté par Muddy Waters. Roger Savage produit le 45 tours. Il atteint la position 21 des palmarès britanniques. 

Dès septembre, les Beatles conquiert le monde confessant vouloir être aimé d'elle. Inspiré d'un récent morceau de Bruce Channel

Voulant suivre le rythme, on lancera le premier 45 tours des Stones en Amérique, en octobre. Suggéra nt Allez! On veut être aimé (aussi).

Entendre Cogner Aux Portes

Darryl Jones est au meilleur endroit au monde. Tout comme Bill Wyman avant lui, il profite de tous les avantages d'être dans un band qui...