samedi 27 janvier 2024

Micheal Phillip Jagger & Keith Richards

Né à Darforth, le 26 juillet 1943, Micheal aura un petit frère 4 ans plus tard, Christopher, qui fera aussi de la musique et un peu de cinéma. Papa est Américanophile et enseignant de gymnastique, aide à populariser la basketball en Angleterre, et a même son émission de télévision où il montre des exercices sportifs utilisant ses enfants Mick & Chris pour faire les exemples. Aussitôt que Mick deviendra connu, il fera racheter toutes les bandes de ces émissions.  Mais ce contact avec la télévision donnera aussi les premiers moments trouvables à la télévision, ironiquement, déjà "in the rock". Maman Jagger est coiffeuse et très active dans la parti conservateur. Papa le souhaites sportif comme lui, prof d'éducation physique. Mick ne dit pas non. Mais chante tout le temps. Il est de la chorale de l'église. Écoute toujours ce qui se joue à la radio, la BBC, Radio Luxembourg.

Il a 7 ans quand il entre à la Wentworth Primary School de Dartford où dans sa classe, se trouve le petit Keith Richards aux grandes oreilles. Jagger est leader naturel. Il a le tempérament du fonceur. Keith est plus timide et moins bon à l'école. Ils ne feront pas tout leur primaire ensemble, Keith changeant d'école dans son parcours scolaire. Mick forme un band de garage avec son ami Dick Taylor. On joue Muddy Waters, Chuck Berry, Little Richard, Howlin' Wolf, Bo Diddley. Il est bon à l'école, bon en sports, les filles s'intéressent à lui et vice versa. 

Tout lui sourit.

Keith Richards est né le 18 décembre 1943 dans le même hôpital de Dartford et est fils unique d'un travailleur d'usine, blessé soldat du débarquement de Normandie. Ses grands parents paternels sont impliqués dans le parti travailliste et seront tous deux maires et mairesses. C'est le grand père maternel qui toutefois inspire le plus Keith en le poussant très tôt vers la guitare. Il lui en offre une, enfant, qu'il place sur une étagère en hauteur en lui disant que quand il sera assez grand pour l'atteindre, il pourra en jouer. Keith se monte des livres et des coussins pour monter et l'atteindre. Il lui apprend des petites chansons. Keith accompagne Billie Holiday, Louis Armstrong, Duke Ellington quand ceux-ci jouent à la radio. Il tombe en admiration du guitariste d'Elvis, Scotty Moore. Le père de Keith ne partage pas sa passion. Keith fréquente la Wentworth Primary School de Dartford 3 ans avant que la famille ne déménage. Les Richards habitaient non loin des Jagger. Ces derniers déménagent aussi en 1954. Mais Mick ne changera pas d'école. 

À la santé fragile, Keith rate beaucoup de jours d'école à la Dartford Technical High School For Boys. Ce qui ne le favorise aucunement aux examens. Il est recruté pour la chorale. Une chorale qui chantera pour la reine Elisabeth II. Il sera expulsé de l'école d'abord pour ses notes, mais aussi pour ses trop nombreuses absences. Il est transféré au Sidcup Art College où il fait la rencontre de Dick Taylor. Il s'y concentre moins sur ses études que sur les solos de guitares de Chuck Berry qu'il apprend à jouer. 

Le 17 octobre 1961, sur la plateforme 2 de la Dartford Railway Station, Keith, 17 ans, à un mois d'en avoir 18, croise Mick Jagger, 18 ans, qui a deux 33 tours dans les mains. Un de Muddy Waters et un autre de Chuck Berry. Des albums commandés sur étiquette Chess par la poste qui se trouve à la station. Les deux sont surexcités. Mick d'avoir ses deux albums et de retrouver Keith après quelques années à ne pas se croiser et Keith de recroiser Mick, de découvrir qu'il a les même intérêts que lui, et ils s'en jasent avec passion. Keith lui fait rencontrer Dick Taylor et à 3, on forme un band. Mick voix et harmonica, Dick et Keith aux guitares. Mick chante déjà dans un band appelé Little Boy Blue & The Blue Boys et étudie à la London School of Economics. 

Quand ils font ensemble la rencontre d'Alexis Korner et de son band, ils entendent Elmo Lewis qu'ils trouvent bien plus intéressant avec sa slide guitar. Ils se présentent à lui. Brian Jones est son vrai nom et il se rappellera d'eux. Quand il passe deux nouvelles auditions après celle de Ian Stewart, deux auditions qu'il ne retiendra pas, il invite Mick, qui lui, propose son ami Keith. Les deux seront acceptés par Brian & Stu. 

Mi-1962, Mick a choisi de quitter la London School of Economics pour se concentrer sur sa carrière musicale. Keith fait de même à la Sidcup Art School. Ses parents viennent de divorcer et Keith restera plus près de sa mère. Ne retrouvant son père que 20 ans plus tard. Brian, Mick et Keith choisissent de vivre ensemble dans un même logement à Edith Grove. Jagger a sérieusement considéré devenir journaliste ou politicien. Mais Brian leur promet de les intégrer au Blues Incorporated d'Alexis Korner. Ce qui se produit. Mick en devenant peu à peu, le chanteur principal. Jones, Richards et Mick apprennent à jouer ensemble. Keith apprend à jouer le rhytm Guitar et le lead, parfois dans la même chanson. Brian et Mick se partagent l'harmonica. Brian slide sa guitare à outrance. Ils habitent Edith Grove et le lieu est sale en permanence. 

On joue sans être payé dans le sous-sol d'un club en face de la station de métro Ealing Broadway. Au début, c'est Taylor qui est à la base et Tony Chapman à la batterie. On y joue que des reprises blues. Au Jazz News, au téléphone, on demande à Brian au téléphone le nom du band pour lequel on fera l'annonce. Il panique, n'y avait pas pensé, avait un album de Muddy Waters sous les yeux dont la 5ème chanson était Rolling Stones Blues. Il en enlève le g et annonce The Rollin' Stones. Tout le monde aime. 

Leur premier spectacle, au Marquee Club de Londres, comprendra Jones, Jagger, Richards, Stewart & Taylor. 

Bill Wyman n'arrive qu'en décembre. Charlie Watts, en janvier 1963, puis à temps plein le 2 février.  

Brian & Stu, Mick & Keith, Bill & Charlie.

6 Garçons se préparent à non seulement défier l'air du temps, mais aussi à vivre pleinement le rock n' roll comme il l'entend.

De janvier à avril 1963, ils font la scène ont du front, sans avoir de fronts. C'est-à-dire que leur manière de se présenter sur scène évoque le sexe, ce qui est osé pour l'époque, mais ils sont aussi tout cheveux. Très longs. 5 bruns et un blond. C'est d'ailleurs le blond qui attire le plus mesdames. On joue à la fin d'une revue musicale où tout ceux et celles qui ont précédé semble d'une autre époque. Là où les autres sont chics, avec les cheveux lissés par derrière, en complet veston cravate, avec des ballades où des chansons pop, les Rollin' Stones présentent plus de bruit, de rock, de blues, et font lever les gens. Ils incarnent vite l'audacieux et font paraitre tout ceux et celles qui sont passés avant eux sur scène, terne.

 Il y a un bourdonnement de coccinnelles en provenance de Liverpool et ça semble vouloir provoquer un tsunami mondial. 

Les naissants Rollin' Stones ne comptent pas pâlir.  

samedi 20 janvier 2024

Lewis Brian Hopkins Jones


Brian nait le 28 février 1942, à Cheltenham, au Gloucestershire, quartier semi-bourgeois d'Angleterre. Il a une soeur qui nait 19 mois plus tard, mais décède à seulement deux ans, de la leucémie. Une autre soeur, Barbara, nait au mois d'août 1946.                                                                                                                                                          
La même année, Brian, 4 ans, est victime d'une laryngo-trachéo-bronchite qui lui endommagera tant les poumons qu'il souffrira d'asthme toute sa vie.                                                                                                                     La santé de Brian sera toujours fragilisée. 

Il était excellent à l'école, apprenant à y jouer de la clarinette, mais échoue en biologie, au secondaire, ce qui est d'une triste ironie quand on pense à ses multiples paternités futures. Bien qu'ayant d'excellentes notes sans trop d'efforts à l'école, il est contre l'uniforme et respecte assez peu les règlements et les cadres trop rigides. Ce qui inclus le conservatisme à la maison. Deux fois il est suspendu pour son hostilité envers l'autorité scolaire. Rebelle sans raisons, quand vient le moment de faire les examens, il brille toutefois. 

Son père est ingénieur aéronautique mais enseigne aussi le piano. sa mère joue aussi du piano et de l'orgue à l'église en plus d'en diriger la chorale. La famille écoute principalement de la musique classique, mais assez tôt, Brian préfère le blues d'Elmore James ou de Robert Johnson. À 15 ans, il fait la découverte de Julian Cannonball Adderley, ce qui change sa vie. Un soir où le père de Brian tente de le présenter à un ami, propriétaire de pharmacie, qui pourrait lui trouver un emploi étudiant, Brian préfère se faufiler dans un pub de Londres afin d'assister à un spectacle du maitre saxophoniste. Il réussira à convaincre ses parents de lui acheter un saxophone par la suite. Pour ses 17 ans, ses parents lui donneront une guitare acoustique, ce qui l'enchante davantage. Mais à 16 ans, Brian, négligeant, devient père. L'enfant est vite donné en adoption, on n'identifiera que très tard dans sa vie, qui était son vrai père, et on cache la chose dans le milieu conservateur de Cheltenham. Mais tout se sait quand même. Les Jones ont un peu honte de leur ainé. 

Il joue dans pub de jazz et de blues, travaille dans des petits emplois où il vole la caisse pour se payer ses cigarettes, ce qui est vite repéré et il est facilement viré. À 17 ans, toujours négligent, sa copine du moment attends aussi un enfant.  Il lui suggère l'avortement mais le garçon voit le jour en 1960. Il est presqu'aussitôt donné en adoption. Brian vit de manière plutôt bohème, vivant de la charité des autres en grattant la guitare sous les ponts de Londres. En novembre suivant l'été où il avait mis sa copine d'école enceinte, il se rend au Wooden Bridge Hotel de Guildford pour y voir un groupe qui y joue et fait la rencontre d'une femme mariée qu'il mettra aussi enceinte. Sans le savoir cette fois. Cette femme donnera naissance à une fille que son mari pensera de lui. Il l'élèveront ainsi. Jones ne saura jamais que cette enfant, Belinda, a existé depuis août 1960. 

En 1961, Brian applique pour une bourse scolaire afin d'être étudiant au Cheltenham Art College, une bourse qui lui sera d'abord accordée avant que quelqu'un, peut-être même un membre de sa propre famille, connaissant la réputation d'irreponsable de Jones, ne le dénonce par écrit à la direction qui lui retire la bourse et ne l'accepte plus. Plus tard, en octobre 1961, son amoureuse du moment, Pat Andrews, accouche d'un garçon. Qu'ils nommeront Julian Mark. En hommage à Julian Cannonball Adderley. À partir de maintenant il baptise tous ses enfants d'au moins le prénom de Julian. Julian Mark se fera connaitre sous le prénom de Mark. Brian choisit cette fois d'être plus responsable et emménage avec elle. Il vend sa collection de disques afin de lui acheter des fleurs et pour acheter du linge pour le bébé. Une fois le loyer payé, on a pas un sou pour beaucoup manger. 

Comme Cheltenham garde le murmure d'une très mauvaise réputation autour de Brian, probable cas de bipolarité non diagnostiqué qui le rend parfois brutal physiquement envers ses copines, que la propre famille de Brian le coupe de sa soeur car elle trouve que c'est une très mauvaise influence sur la jeune fille. Brian choisit alors d'aller s'installer à Londres dans le but d'aller y tenter une carrière musicale. Pat & Mark le suivent. 

Jones traine au Ealing Club Jazz bar. Il y fraye avec Alexis Korner, qui lui, gravite autour de Paul Jones, futur chanteur de Manfred Mann et Jack Bruce, futur bassiste/chanteur de Cream. Un entourage de rythm n' blues et de jazz se forme autour d'Alexis Korner qui se montera un band. On jam ensemble. Brian se rebaptise Elmo Lewis. Il apprend la slide guitar. Adore la slide guitar. Il se part un groupe avec Paul Jones appelé The Roosters. On jam ensemble mais rarement on se donnera en spectacle sous ce nom. On le fait au moins une fois pour y jouer Dust My Broom de Robert Johnson. Dans la foule, qui les écoute dans le pub où les deux Jones y jouent, un jeune homme aux lèvres charnues qui les remarque. Qui ira leur parler au Ealing Club Jazz après leur performance. Brian retient le charme du jeune homme. Le jeune homme venu les rencontrer retient la parfaite harmonie guitare/harmonica de Brian sur scène. Le jeune homme ne se fait pas appeler Mick comme son baptistère le commanderait mais plutôt Little Boy Blue. C'est un artiste aussi, capable de chanter et de jouer de l'harmonica. 

Quand les 2 Jones quittent The Roosters, c'est un jeune homme du nom d'Eric Clapton qui remplace, à lui seul, les deux guitaristes. Il apprend de ce jeune Jagger, yankophile obsédé par l'Amérique et le baseball, que celui-ci joue de la musique avec Dick Taylor dans le salon familial. Une telle chose est si impensable dans la claustrophobique et stricte famille de Jones. Si il s'évade dans la musique, c'est parce qu'il y trouve un code d'existence. Il a été écarté du sport à l'école par son ashtme. Écarté du quartier par ses multiples paternités. Écarté de sa propre famille qui ne sait pas comment gérer leur plus vieux.

Brian a les blues et veut un band de blues. Il place une annonce dans le Jazz News le 2 mai 1962. pas de # de téléphone. Un endroit pour se rencontrer, le Pub Bricklayer's Arm de Soho. Brian, sans le sou, y trainera toujours pour y boire et manger un peu, ramener des choses à Pat et Mark. Des dons ou des petits vols. Des "emprunts".

Brian jardine son band de blues. Il choisit Stu, le tout premier à se montrer intéressé. En voit deux autres avant de penser à Micheal Jagger. 

Il avait de la drive ce gringalet. Il joue aussi de l'harmonica ce qui pourrait calmer ses poussées d'asthme à lui. Il pourchasse ce batteur de Wembley.

Brian commence à trouver ses rebelles sans cause.   

samedi 13 janvier 2024

Ian Andrew Robert Stewart & Charlie Robert Watts

Ian est né le 18 juillet 1938, sur la ferme maternelle de Kirklach, à Pittenweem dans le East Neuk de Fife, en Écosse. Fils d'architecte, la famille emménage à Sutton, où il y grandit et fait sa scolarité à Londres. Dès ses 6 ans, il apprend le piano, et dans les années 50, le rhytm' n blues, le blues, le boogie-woogie, le big band jazz lui ravit les tympans et il tente d'en copier le style tout le temps. 

La famille maintenant installé à Londres, celui qu'on appelle très tôt "Stu" apprend aussi le banjo pour ainsi jouer dans quelques bands qui ont déjà des pianistes. Grand de taille et avec une tête de bosseur de construction, il travaille comme commis à la réception chez ICI quand il tombe sur une annonce dans l'édition du Jazz News du 2 mai 1962, venant d'un Brian Jones qui n'a même pas de téléphone pour le rejoindre. 

Ce Jones cherche à monter un band de rhythm 'n blues, mais il faut se rencontrer au Pub Bricklayer's Arm de Soho. Stu sera le premier à s'y rendre. Si Jones y reçoit son monde, c'est parce qu'il fraye avec Alexis Korner, dont il est de l'entourage. Stewart savait qui Jones était mais sous le nom d'Elmo Lewis. Korner est le mentor de Jones. Mais Jones a une vision différente d'Alexis pour son band à lui. Korner est davantage jazz fluide et improvisations. Jones vise blues. Veut une gang, une famille, pas d'individualités. Ian Stewart parait parfaitement seul quand il se présente à lui. Stu jouait son piano et était de bands de skiffle dans les clubs depuis un an ou deux et y connaissait aussi Korner de ces endroits.  

Stu est tout sauf ambitieux. Ce que Jones semble être pour deux. Stu n'est pas du tout impressionné par la célébrité ou la bullshit d'ego de musiciens. Jones est le yang de son ying. Ils le sentent tout de suite. Stu manque un peu de confiance en lui, mais Jones le veut dans sa gang tout de suite. De plus, il a un téléphone. Stu sera non seulement le pianiste qu'il recherche, mais aussi, celui qui gérera la suite des entrevues. Car c'est son #  qu'on donne pour l'annonce repimpée dans le Jazz News.

Charlie Watts est né le 2 juin 1941. à l'Université College Hospital de Bloomsbury, à Londres. Son père est conducteur de camion, pour la London Midland & Scottish Railways et sa mère, travailleuse d'usine.  Une soeur nait 3 ans plus tard, il en restera toujours très proche. La famille grandit à Wembley et on vit dans des logements préfabriqués pendant les bombardements de la guerre. Le petit Charlie se rappelle entendre les bombes tomber et courir vers la maison, mais est trop jeune pour en percevoir le danger. Il s'en amuse comme en ferait pour un jeu. Il ne se rappelle pas avoir senti la peur réelle. Son voisin a un an de moins que lui, Dave Green. Il deviendra son ami. Pour toujours. Ensemble, ils découvre les 78 tours de jazz. Jerry Roll Morton, Charlie Parker, Thelonious Monk & The Johnny Dodds Trio. Green apprendra la basse et Charlie la batterie. Il seront souvent des même bands. Même si la famille de Watts déménage à Kingsbury où il y fait son école secondaire. C'est vers ses 13 ans qu'il s'intéresse à la batterie. Il avait acheté un banjo mais n'en aimait pas la tête. Il en avait enlevé le cou. Il découvrait au même moment Chico Hamilton à la batterie de Jerry Mulligan. Il comprend qu'il veut absolument jouer comme ça. Avec des brosses et des tambours à collet. Il avait patenté quelque chose avec la tête de son banjo pour remédier à tout ça. Il a son premier kit de batterie complet en 1955. Il a 14 ans.  

À la sortie du secondaire, il entre à l'Harrow Art School. Il pratique beaucoup la batterie seul, en tentant de copier ses idoles. Se développe un talent scolaire pour le dessin graphique. Il travaillera pour une agence de publicités tout en jouant dans des petits bands locaux avec Green. Du Jazz, principalement à Middlesex, avec le Jo Jones All Stars. À 20 ans, Alexis Korner le remarque et l'invite dans son entourage. Il le veut à sa batterie pour Blues Incorporated, un collectif de blues qu'il forme avec toute sortes de talent. Il veut le sien. Il fait la transition vers le rhytm 'n blues, mais ne comprend pas tout de suite ce que ça implique. Il saisit que c'est jouer du Charlie Parker, mais lentement. Il fait un stage au Danemark en dessin graphique et garde son emploi dans l'agence de pub. 

Dans l'entourage de Korner, il fait la rencontre de Brian Jones, Stu, Mick Jagger et Keith Richards. Ceux-ci lui demandent d'être leur batteur. Mais Watts ne dit pas oui tout de suite. Il a de bons salaires comme dessinateur graphique et comme musicien. Le band qu'ils veulent monter n'offre pas la même garantie. Il joue quelques fois avec eux de manière informelle. Jagger le présente comme The Wembley Whammer. Ça les amuse. Il les trouve amusants même si tous, plus jeunes que lui (sauf Stu).  

Quand Bill Perks (un jour Wyman) est engagé à la basse, c'est encore Tony Chapman qui officie à la batterie le 15 décembre 1962. Les Rollin' Stones jouent une semaine au Marqueem The Flamingo, à Ealing. Perks & Chapman tente une chimie qui convainc peu. Mais Brian Jones commence à voir son band. Il voudrait Carlo Little à la batterie et Ricky Fenson à la base, mais Alexis Korner lui suggère, comme il vient lui-même de le faire avec l'excellent Ginger Baker, de choisir un tempérament. Perks, futur Wyman, ne fera pas de vagues dans son band. Il sera concentré sur son jeu. Et c'est Baker lui-même qui suggère à Jones, Charlie Watts après avoir entendu Chapman avec eux. Et n'en restant pas tellement impressionné. Little & Fenson sont très intenses et seront du Cyril Davie's Band. De plus, les 2 gars ne sont pas tellement intéressés, ils font de l'argent, ce que les Rollin' Stones ne leur garantissent toujours pas. Watts ne joint pas complètement pour les même raisons.

En mi-janvier 1963, Watts est convaincu et on tente Jones et Richards aux guitares, Jagger à la voix et l'harmonica, Stu au piano, Wyman à la base et Watts à la batterie. On prendra quelques semaines à trouver la chimie de la rythmique. Si ils sont certains de Watts, Keith & Brian ne sont pas certains de Wyman. Ils lui trouvent une tête "d'Ernie". Terme péjoratif suggérant pas tellement cool. Les gars se soucient de leur image. `

Charlie Watts se fait une niche derrière.

Dans quel type d'aventure plonge-t-il ? 

Il a l'impression d'allumer certains soir des mèches de dynamite. 

Homme de jazz, il se livre diplomatiquement à ce qu'il trouvera toujours plus mineur comme art. 

Watts et lui prendront autour de 10 mois à se trouver une réelle chimie.  

Keith Richards, une cinquantaine d'année à accepter Bill Wyman. 

samedi 6 janvier 2024

William George Perks & un Amplificateur Vox

Né au Lewisham Hospital de Lwisham, le 24 octobre 1936, au Sud de Londres, Bill est l'un des 6 enfants d'un poseur de briques et d'une mère au foyer. La famille est si pauvre qu'on peut littéralement séparer une patate en 8 pour le souper. Ils habitent la ville de Penge. Une ville en ruine après les passages de blitzs nazies de 1940 et 1941. La famille survit par miracle. De l'âge de 10 à 13 ans, Bill prends des cours de piano. Sa scolarité primaire sera affectée par la Guerre, mais ça ne l'empêchera pas de se qualifier pour la Grammar School, l'équivalent de l'école secondaire, en Amérique du Nord. À 17 ans, il décroche quand son père lui trouve du travail comme preneur de livres. Il ne tient pas à décrocher mais son père insiste. La famille a besoin de revenus.

En janvier 1955, à 19 ans, il est appelé à faire deux ans de services militaires, qu'il fera dans la Royal Air Force. Il y fait une troisième année où il s'intéresse aux moteurs d'appareils militaires. Mais il découvre le rock'n roll et les dancehalls, stationné en Allemagne du Nord. Il se procure une radio qui le rend populaire dans les troupes militaires. À 20 ans, il s'achète une guitare. L'année d'après forme un band de Skiffle avec Casey Jones au sein de l'armée. Il s'y fait un bon ami du nom de Lee Whyman. Un gars cool. Ce que Bill ne pense pas tant être. 

Il se marie à 22 ans, avec Diane Cory, une caissière de banque de 18 ans, s'achète une guitare électrique cette fois, une Burns. Mais ne se trouve pas tellement bon. Après avoir entendu un concert du groupe humoristique Barron Knights, il décide qu'il jouera plutôt de la basse. Il se trouve une base Dallas Tuxedo fretless, style de base qui ajoute généralement de la subtilité et de la nuance, poli la seconde corde de cette base afin de la rendre plus brute. Plus rock. Belle débrouillardise qui lui fait se dénicher un poste de basiste pour The Cliftons, à 25 ans. 

Le batteur des Cliftons est Tony Chapman. Ce dernier lui dit qu'un band de blues naissant avec lequel il avait joué appelé The Rolling Stones venait de perdre leur bassiste Dick Taylor. Taylor vient des les quitter car il veut terminer ses études au Sidcup Art College, de Grassington Road. Taylor formera dans deux ans, The Pretty Things.  Les Rolling Stones ont besoin d'un nouveau bassiste dira Chapman à Perks. Chapman avait été batteur pour eux il n'y a pas si longtemps, mais ils avaient fixé leur choix sur un autre. Un gars de jazz. 

Dans le pub de Chelsea, Ian Stewart lui a donné rendez-vous, au Wheterby Arms Pub, le 7 décembre 1962, il auditionne devant des gars qu'il ne connait pas. Un blond qui semble le leader, un autre aux lèvres charnues, un frèle guitariste qui ne semble jamais se débarrasser de sa guitare et qui fume comme une cheminée et un autre grand à la tête d'Irlandais, qui l'a accueilli, qui est plutôt Écossais d'origine et qui lui avait parlé au téléphone afin de lui fixer rendez-vous. 

C'est Stewart qui le fait entrer par la porte de coté. Il est très amical avec lui. Il le présente aussitôt à Mick Jagger qui lui aussi, se montre très hospitalier. Keith et Brian, sont plus loin au bar, plus distants, sont moins d'approche et démontrent assez peu d'intérêt à l'arrivée de Perks. Ce qui attire toutefois l'attention de tout le monde est l'énorme amplificateur de son qui accompagne la base de William Perks. Ça fait même franchement écarquiller les yeux. Un amplificateur Vox comme le band n'a pas et qui serait franchement utile dans leurs prestations sur scène sur il était leur. Plus âgé que tous, et avec un passé salarié, William, qui se fait appeler Bill, paiera une bière à tout le monde, ce qui les fait sourire, et leur offre une cigarette, ce que tout le monde va accepter car tout le monde fume, mais aucun, n'a les sous pour s'en acheter. 

Mick lui demande si il connait quelques artistes de blues noirs. Il répond les deux qui lui viennent à l'esprit, Chuck Berry et Fats Domino. Il lui parle aussi des Coasters, Eddie Cochran, Johnny Burnette, Lloyd Price et Sam Cooke. Ils ont une petite réaction de dédain, ce n'est pas tant du blues autant que du rock'n roll, du soul ou de la pop. Ce que le band apprendra à aimer avec le temps, mais pour le moment, on pense Muddy Watters, Bessie Smith, Big Bill Bronzy, Robert Johnson, Blind Lemon Jefferson, Charley Patton, Leadbelly, Lonnie Johnson, Son House, Tampa Red ou Tommy Johnson

Ensemble, on fait quelques morceaux de Jimmy Reed. Déjà, on le prends pour acquis et on l'ignore, on est pas tellement attentif à l'apport de Perks. On veut l'entendre mais on l'inclus peu. On regrette secrètement Ricky Fenson & Carlo Little qu'on avait aussi essayé à ce poste. Et le batteur doit connecter avec lui. Après tout, ils seraient la section rythmique ensemble. Perks comprend plutôt rapidement qu'il n'est pas la bonne personne pour eux. Mais on aime tant l'amplificateur que si on garde ce joueur de base, on a une valeur ajoutée technique sur scène. Farouchement indépendant, mais surtout, plus jeunes, célibataires, outre Watts, plus sage et consciencieux et Stewart, le plus gentil du groupe, et qui n'a que deux ans de moins que Bill, les autres Stones prendront une fortune de temps avant de montrer de réels signes de fraternité envers Bill. Qui a un tempérament extrêmement doux et modéré. Il est la voix tranquille du groupe. Ce qui le liera aussi facilement à une la force tranquille que sera Charlie Watts. Pour Keith, ça prendra presque 50 ans avant qu'il ne respecte un peu. 

Un peu. 

On lui demande de revenir pratiquer, mais dans leur appartement où au moins trois semblent y habiter. Et un paquet de co-locs tous aussi peu propres les uns, les autres. Bill s'y rend et y laisse son équipement, dans l'insalubre loft. Ce qui est une sorte de mainmise et d'investissement. Vous avez mes affaires, je ferai donc parti de votre gang. 

Dans moins d'un an. Wllliam Perks, qui a essayer Lee Wyman un temps, sera légalement devenu Bill Wyman, aux yeux de la loi Britannique.   

Un hommage à son ami des rangs militaires qui était si cool selon lui. Si Bill ne pense pas avoir la tête aussi cool que celle des autres, il en aura le nom. 

Il est à l'orée d'un band à la carrière inépuisable. 

Le 7 décembre 1962, William Perks revient chez lui vers 2 du matin, incertain si il est membre des Rolling Stones.


 Une question, dans le futur, qu'il se posera encore très souvent.

Homme modeste et humble qui ne s'imposera jamais comme il aurait pu le faire en tant qu'ainé du groupe. 

Mais interressé à participer au projet commun.

Ne serais-ce que pour en tirer quelques avantages...("perks").


Entendre Cogner Aux Portes

Darryl Jones est au meilleur endroit au monde. Tout comme Bill Wyman avant lui, il profite de tous les avantages d'être dans un band qui...